Représentant les entreprises de canalisations, "Les Canalisateurs" est un syndicat rattaché à la fédération nationale des travaux publics. En pays de la Loire, les canalisateurs comptent une vingtaine d’adhérents.

Comment les entreprises de chantier ont-elles été affectées par la crise sanitaire ?

Parmi les 3 générations à l’œuvre sur les chantiers, aucune n’a connu une telle situation. Toutes les entreprises de canalisation ont arrêté les chantiers entre le 17 et le 20 mars, en dehors des chantiers « essentiels et urgents ». Pour le personnel, ce repos forcé a parfois été difficile sur le plan social et économique. Le confinement représente plus d’un mois et demi d’arrêt pour la majorité des entreprises qui ont d’abord eu recours au solde des congés et RTT lorsque les accords le permettaient, avant de faire appel au chômage partiel.

 

Quels outils accompagnent les entreprises dans leur reprise d’activité ?

Les Canalisateurs ont participé à l’élaboration du « guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de la construction-Covid-19 », publié le 2 avril par l’OPPBTP. Nous avons aussi développé le site « www.canalisateurs-covid19.fr » avec des fiches pratiques, une foire aux questions et un module qui permet d’évaluer les surcoûts liés aux contraintes sanitaires. En effet, les équipements, la formation et le temps passé à appliquer les gestes représentent un réel impact économique.

 

En pratique, comment s’est opérée le retour sur les chantiers ? 

Chaque entreprise a établi son propre plan d’action d’après le guide de l’OPPBTP. Sur site, l’engagement de tous les acteurs était primordial. La maîtrise d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage et les entreprises ont rempli une grille d’évaluation du respect des consignes sanitaires avant chaque redémarrage. Bases de vie, vestiaires, réfectoire… il a fallu réaménager les espaces et repenser les modes opératoires pour favoriser au maximum la distanciation physique. Une fois le personnel formé et équipé, il reste parfois quelques réflexes tenaces. Nous mettons donc l’accent sur la sensibilisation.

 

Avez-vous rencontré des difficultés ?

L’incitation au retour sur les chantiers était forte et le personnel était extrêmement motivé à l’idée de reprendre le travail tout en étant soucieux des garanties pour leur santé. Or la pénurie de matériel sanitaire comme le gel hydroalcoolique et les masques a retardé la reprise qui s’est échelonnée entre le 20 avril et le 11 mai, voire le 18 mai. Mi-mai, tous les adhérents ont repris 80 à 90 % de leur activité.