Du fait de la dégradation de la qualité de la nappe phréatique de Machecoul-Saint-Même , le territoire a dû renoncer, il y a plusieurs décennies, à utiliser le captage des Chaumes pour son alimentation en eau potable.

La construction d'une usine de traitement d’eau potable (avec filtres à charbon réduisant les taux de pesticides) a permis de réutiliser notre eau depuis environ 2 ans, mais sous condition d'une dilution à hauteur de 30% dans l'eau venue de Basse-Goulaine.

Le Grenelle de l'environnement a qualifié cette nappe de stratégique et les évènements récents ont montré la pertinence de ce classement.

Le département dépend à 70% de la Loire pour son alimentation en eau potable, il est donc essentiel de diversifier les ressources. Dans ce contexte, la sécurité de l’approvisionnement du territoire exige le retour à la potabilité de la nappe souterraine de Machecoul-Saint-Même.

Un projet d’arrêté préfectoral est mis à la consultation du public depuis le 28 mars et jusqu’au 18 avril 2023. Il vise à définir un programme d’actions pour restaurer la qualité de la ressource en eau, en impliquant tous les acteurs du territoire. L’objectif est d’atteindre par une évolution des pratiques une réduction des concentrations en nitrates et pesticides dans l’eau de la nappe.

La commune de Machecoul-Saint-Même et atlantic’eau rappellent que l’accès à une eau potable « saine » est un enjeu primordial de santé publique. S’il est à souligner certaines avancées portées par ce projet d’arrêté, les élus s’inquiètent de sa réelle capacité à améliorer la qualité de l’eau de la nappe.


Des avancées...

Il est demandé :

  • Pour les nitrates :
    • à tous les exploitants de réduire les reliquats d’azote dans le sol après culture,

 

  • Pour les pesticides :
    • à tous les exploitants, de transmettre à atlantic’eau la liste des pesticides utilisés sur l’aire d’alimentation de captage,
    • pour les polyculteurs-éleveurs de réduire de 20% en 3 ans l’usage des pesticides et d’augmenter la surface désherbée mécaniquement,
    • pour les exploitations maraichères, d’augmenter les surfaces développant les alternatives aux pesticides de façon progressive.


…mais qui restent insuffisantes

Ce programme d’actions est basé sur le volontariat.

Dans le maraîchage, atlantic’eau ne disposera pas des quantités de pesticides utilisées, et ne pourra donc pas suivre et mesurer la diminution de leur usage.

Pour l’ensemble des surfaces agricoles, en application du principe de précaution sanitaire, l’objectif doit être de réduire l’usage de toutes les molécules et non seulement de certaines, car :

  • on ne sait pas aujourd’hui toutes les analyser (molécules-mères ou leurs résidus de décomposition, appelés métabolites),
  • atlantic’eau peut se retrouver dans une impasse technique pour assurer la qualité sanitaire de l’eau. En effet, certaines molécules peuvent être difficilement retenues par le charbon actif en grains, principal procédé d’élimination des pesticides dans les unités de traitement d’eau potable.

Les surfaces agricoles situées sur l’aire d’alimentation du captage des Chaumes représentent 4,3% de la surface agricole utile de Machecoul-Saint-Même. Ces exploitations ne sont en général concernées par le programme d’actions que pour une partie de leur surface.

La Région Pays de la Loire s’est emparée du sujet « qualité de l’eau » et annonce des actions sur les aires de captages avec un objectif de réduction de 60% des produits phytosanitaires d’ici 2030 et d’expérimentations pour une trajectoire vers le « zéro phyto ».

La reconquête de la qualité de l’eau sera longue. La commune de Machecoul-Saint-Même et atlantic’eau souhaitent faire des aires d’alimentation de captages d’eau potable le premier lieu d’une transformation des activités agricoles vers des pratiques durables et sans utilisation de pesticides.

 


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