Nicolas Louault est gérant de l'entreprise Les Vergers de Bovieux à Missillac. L'entreprise est située sur une zone de captage d'eau potable...

En 2019, atlantic’eau a inauguré une nouvelle station de production d’eau potable à Missillac. La zone de captage est protégée par un arrêté préfectoral de mai 2018 instituant des périmètres de protection. Sa mise en place relève d'une obligation réglementaire. Elle est l'aboutissement d’un échange entre le syndicat et les entreprises situées sur la zone de captage, sollicitées pour agir sur la préservation de la qualité de l’eau.

 

 

Votre entreprise est située sur une zone de captage d’eau potable. Quelle incidence cela a-t-il eu sur votre activité ?

Les Vergers de Bovieux sont une exploitation arboricole qui produit, aujourd’hui, essentiellement des pommes et poires, en agriculture biologique. Nous avions initié cette démarche bio en 2009 sur un premier site. Nous l’avons étendue en 2012 et 2015 au site de Bovieux. L’arrivée de la nouvelle station d’eau potable n’a pas été un élément déclencheur pour passer en bio car nous étions déjà dans une démarche environnementale avec une agriculture raisonnée. Cependant, cela a été un des éléments moteurs dans notre transformation. En effet, quand le syndicat a décidé de réactiver le captage, il a réalisé des audits auprès des acteurs environnants.
Les discussions nous ont aidés à avoir une prise de conscience sur notre responsabilité face à la préservation de la ressource en eau. Cela a conforté notre choix de passer en agriculture biologique. Aujourd’hui, nous n’utilisons que des produits naturels pour la protection de nos cultures.

 

Une enquête publique a été menée en 2017. Comment se sont passés les échanges ?

Nous avons travaillé dans un esprit de confiance et d’ouverture. Les échanges ont permis une bonne conciliation.
Nous n’avons pas vraiment eu beaucoup de contraintes, car avec notre passage en agriculture biologique, nous allions plus loin que ce qui était demandé.

 

Donc vous n'avez pas rencontré de difficultés ?

Il a fallu néanmoins discuter de certaines mesures prévues et les faire adapter. Par exemple, le projet prévoyait l’interdiction de supprimer des haies. Or, nous souhaitions en déplacer, les haies sont très importantes pour la biodiversité dans notre exploitation. Il a donc été précisé dans le projet que la suppression de haies serait possible, si plantation d’un linéaire équivalent. Il était aussi prévu l’interdiction de cultures maraîchères et des légumes de plein champ. Or, comme nous faisons principalement de la vente à la ferme, nous voulions garder la possibilité, en cas d’année difficile sur les vergers, de développer d’autres activités. Cette interdiction a donc été levée, uniquement pour les cultures maraîchères en agriculture biologique. Au final, chaque acteur avait des contraintes différentes : les demandes ont été traitées au cas par cas.